jeudi 28 juin 2012

NPR News Radio interroge Maddox

Parce que Monsieur Maddox donne des interviews à gogo depuis la sortie du livre, on remercie Phi pour ses insomnies ;)

Voici la traduction (maison comme d'habitude) de l'interview NPR News radio que vous pourrez retrouver ICI en Anglais.



Cinq ans après, comment ils ont eu Saddam Hussein

Ancien Sergent de l’armée américaine Eric Maddox parle de son rôle dans la capture de Saddam Hussein il y a cinq ans. Maddox a utilisé des méthodes non-violentes d’interrogations en resserrant l’étau autour du cercle très proche de gardes du corps de Saddam. Maddox parle avec Steve Inskeep de sa manière d’obtenir l’information sur Saddam.


STEVE INSKEEP (Présentateur): «Le gouvernement Iraquien avait déjà été retourné lorsqu’un sergent de l’armée américaine est entré dans la salle d’interrogatoires. Il a confronté un prisonnier en Iraq. L’année : 2003; c’était au mois de décembre, il y a cinq ans. Et alors que l’interrogateur retrace son histoire, il commença la conversation de cette manière.

Staff Sergent ERIC MADDOX (Retraité de l’armée américaine ; Auteur de "Mission: Black List #1: The Inside Story of the Search for Saddam Hussein - As Told by the Soldier Who Masterminded His Capture"): Mon nom est Eric Maddox. J’ai dit au prisonnier – avec qui j’étais face à face – Je vous cherchais depuis un long moment, Mohammed Ibrahim. J’ai besoin que vous m’écoutez attentivement. Vous et moi n’allons parler que d’une chose: la localisation exacte de Saddam Hussein.

INSKEEP: Ce prisonnier a mené les troupes américaines au leader Iraquien il y a cinq ans, ce weekend. Désormais, l’interrogateur, Eric Maddox, a co-écrit le livre intitulé "Mission: Black List #1." Il s’agit d’une référence à la position première de Saddam dans la liste des fugitifs recherchés. Les militaires américains recherchaient encore Saddam alors qu’Eric Maddox recevait l’ordre de partir pour le Golfe Persique.

Staff Sgt MADDOX: Lorsque je suis arrivé en Iraq l’été 2003, je n’avais aucune idée de ce dont nous étions après. Et j’ai parlé et interrogé plusieurs centaines de prisonniers, et c’est grâce à leurs renseignements que nous avons pu nous centrer sur ce cercle inconnu de gardes du corps susceptibles de me mener à Saddam – de nous mener à Saddam. A partir de là, j’ai été capable d’identifier les réseaux sociaux de la famille et des amis et des amis de comptoir et des proches éloignés.

INSKEEP: Avez-vous fini cette mission, comme ces détectives à la télévision, avec un énorme tableau, couvert de photos, de noms et de lignes connectant différentes personnes entre elles ?

Staff Sgt MADDOX: Oui. Et l’une des choses dont je suis le plus fier, dans la traque de Saddam, est que ce diagramme ne ressemblait pas aux typiques diagrammes qui ne montraient que les individus recherchés. Je ne poursuivais pas un individu pour ce qu’il avait fait; je pourchassais des personnes parce qu’elles savaient et qu’elles pouvaient m’en parler.

INSKEEP: Et votre théorie était que, quelque part, des personnes de moindre importance savaient quelque chose par rapport à la cachette de ce leader Iraquien.

Staff Sgt MADDOX: Absolument. Et cette théorie s’est concentrée autour – après avoir parlé à des centaines de détenus, les deux noms qui ressortaient étaient ceux de Mohammed Ibrahim et de son frère, Sowan Ibrahim. J’ai juste bondit sur l’opportunité que ces deux personnes pouvaient être en contact direct avec Saddam tout en dirigeant l’insurrection.

INSKEEP: Certaines personnes ont dû coopérer immédiatement avec vous tandis que d’autres doivent avoir été plus compliquées, ce qui me fait me demander si, à un moment donné, vous avez eu envie de vraiment frapper le gars en face de vous.

Staff Sgt MADDOX: Il y a ... L’intensité est toujours palpable dans ce genre d’interrogatoire. Et vous avez absolument raison. Quelques fois, les gens parlent rapidement; d’autres fois ils ne parlent pas du tout. Mais si je voulais faire coopérer un individu, cela ne me bénéficiait pas d’être menaçant ou brutal, parce qu’il devait me faire confiance. Il doit me faire confiance, et pour nous de construire ça, on ne peut pas le faire en les martyrisant. On ne le fait pas en les mettant sous la contrainte. On ne le fait pas avec des menaces. C’est absolument contre-productif.

INSKEEP: Vous décrivez cela comme une sorte de négociation.

Staff Sgt MADDOX: C’est une négociation. J’ai du établir des situations pour que cela devienne des négociations. Ce que j’essaye d’établir est une situation qui pourrait profiter au mieux au prisonnier, ce qui se traduisait par une non-détention, une possible libération, et un accord qui spécifiait que nous n’avions plus besoin d’eux pour trouver l’un des membres du réseau, qu’il s’agisse d’un chauffeur ou d’un frère ou d’un autre individu qui serait lié à une sorte de mafia de l’insurrection, ou d’une situation indéterminée, d’une longue détention.

INSKEEP: Je voulais vous demander une dernière chose concernant les négociations avec ce prisonnier Mohammed Ibrahim. Vous avez écrit qu’il avait dit, «je veux une protection pour tous les membres de ma famille et ils sont environ 40», 40 personnes dont vous aviez à vous soucier. Et vous avez dit, «marché conclu», même si vous saviez qu’il n’y aurait aucun moyen que l’armée américaine autorise une protection rapprochée de 40 personnes.

Staff Sgt MADDOX: C’est correct.

INSKEEP: Savez-vous ce qu’il est arrivé à ces quarante personnes?

Staff Sgt MADDOX: Je ne sais pas ce qu’il leur ait arrivé. Je sais que quelques jours après que Saddam soit capturé, des millions de dollars ont été trouvés dans l’une des fermes de Mohammed Ibrahim. Lorsqu’on trouve ce type d’argent, le deal est considéré comme nul.

INSKEEP: Et Mohammed Ibrahim, que lui est-il arrivé?

Staff Sgt MADDOX: Mohammed Ibrahim, d’aussi loin que je puisse savoir, est toujours en prison. Je ne me renseigne pas sur son statut. Une fois que nous avons eu Saddam, ma mission était accomplie et j’ai commencé une nouvelle mission, de nouveaux individus que j’avais à «abattre».

INSKEEP: Il s’agit d’Eric Maddox, qui a servi en Iraq en tant que soldat américain interrogateur. Il a co-écrit "Mission: Black List #1."

(gingle)

INSKEEP: Vous écoutez l’émission du matin sur NPR News.»


Photo: Source
-si vous reprenez totalement ou/et partiellement ces propos merci de nous créditer avec lien, MERCI-

lundi 25 juin 2012

Nota Bene

Hello les Black Listers!

Du nouveau sur la toile et ailleurs,

Nous sommes actuellement en contact avec un professionnel pour vous faire part des enjeux de l'adaptation du livre d'Eric Maddox Mission : Black List #1 puisque, vous devez vous en douter, le sujet est très sensible.

En effet, les dossiers de l'armée sont classés et le fait qu'Eric Maddox les confie a posé quelques soucis (demandes diverses d'autorisations).

Selon une source ayant des connaissances sur le sujet (Moyen-Orient, politique, terrorisme et Cie), la publication du livre a provoqué de vives réactions dans le monde diplomatique, créant ainsi des incidents diplomatiques plus ou moins graves, notamment l'interdiction de la publication du bouquin dans certains pays...

De plus, malgré l'envie tenace du réalisateur, le tournage en Iraq semble assez compromis pour les raisons citées ci-dessus mais aussi à cause de la situation actuelle sur place.

Nous vous tiendrons informés dès que nous en serons plus ;)

Bonne soirée!

A la recherche de Saddam Hussein

Les introuvables frères Musslit étaient le chaînon manquant qui devait mener les enquêteurs à l'antre du dictateur. (3/5)

(Photo: Arrestation à Tikrit en octobre 2003.)
"Le sergent-chef Eric Maddox ne voulait pas d' Izzat Ibrahim al-Douri dans son organigramme. Chargé des interrogatoires dans le cadre des opérations spéciales à Tikrit, Maddox avait élaboré des graphiques semblables à ceux de l'équipe des renseignements du colonel Jim Hickey, et leur ajoutait des noms à chaque information fournie par les prisonniers. Certes, al-Douri, confident roux de Saddam considéré par beaucoup comme son bras droit - le roi de trèfles dans le jeu de carte de l'armée - était activement recherché, mais Maddox estimait qu'il avait dû quitter son patron depuis un bail.

Pour Maddox comme pour les hommes de Hickey, le chemin menant à Saddam passait par la capture de personnages bien moins connus, à Tikrit et aux environs. Un seul problème: le haut commandement - les patrons des patrons de Maddox - ne l'entendaient pas de cette oreille, et exigeaient que des personnalités éminentes comme Al-Douri soient représentées dans l'organigramme des hommes à capturer. Pour éviter les problèmes, Maddox en fit deux versions: celle à partir de laquelle lui et les analystes travaillaient, et celle qu'ils affichaient ostensiblement dès que quelqu'un d'important pointait le bout de son nez.

Maddox ne manquait pas de noms pour remplir ses graphiques. Lorsqu'il avait rejoint le groupe d'opérations spéciales en juillet, un interprète lui avait montré une longue liste de tous les anciens gardes du corps de Saddam et de leurs familles vivant dans la région. Parmi eux, figuraient 40 Musslit. Maddox en tira deux conclusions: d'abord que les Musslit étaient une famille influente dans la région, et ensuite que Saddam Hussein avait beaucoup de gardes du corps.

Au fil des interrogatoires, Maddox découvrit une chose curieuse. Alors que certains gardes du corps étaient clairement engagés dans l'insurrection, d'autres semblaient avoir quasiment pris leur retraite. (Maddox apprit qu'un ancien garde du corps au grade très élevé était tranquillement resté chez lui, au vu et au su de tous, depuis le début de la guerre). Il lui fallait à présent déterminer lesquels, de tous les anciens protecteurs de Saddam, étaient encore en contact avec lui - et pour cela, étudier les rôles d'avant-guerre de chacun n'était pas d'une grande utilité. Comme l'écrit Maddox dans son mémoire de cette époque, Mission: Black List #1, « l'Irak était un lieu complètement différent de ce qu'il avait été avant la guerre».

Centralité intermédiaire

Au cours de la traque de Saddam, Maddox et ses homologues durent prendre une foule de décisions subjectives pour déterminer qui -parmi tous ces gardes du corps, et tous ces Musslit- revêtaient la plus grande importance. L'intuition du lieutenant colonel Steve Russell lui dictait que les frères Rudman et Mohammad al-Musslit étaient de ceux-là, au vu de leurs riches propriétés à Tikrit, des photos où ils figuraient aux côtés de Saddam et des rapports de renseignements où leurs noms ne cessaient d'apparaître. L'analyse, plus tard, du major Brian Reed, qui allait écrire son mémoire sur cet organigramme, montra que la théorie du réseau confirmait l'intuition de Russell.

L'une des façons pour mesurer l'importance d'une personne dans un réseau social consiste à étudier sa «centralité intermédiaire». Cette mesure est élevée si la personne est un connecteur - c'est-à-dire, si elle est susceptible de se trouver sur le plus court chemin entre deux autres nœuds, contribuant ainsi à former la connexion entre eux. Un individu n'a pas besoin d'être directement relié à de nombreux nœuds pour avoir une grande centralité intermédiaire; il suffit qu'il relie deux groupes sociaux, de façon qu'un chemin allant de l'un à l'autre devra nécessairement passer par lui.

Dans un réseau de mes collègues et de mes amis de fac, par exemple, ma centralité intermédiaire est au plus haut, puisque c'est moi qui comble le fossé entre deux groupes qui n'ont rien d'autre en commun. Des connexions fortuites peuvent aussi déboucher sur de hautes valeurs de centralité intermédiaire. Pensez à toutes les connexions inattendues que vous avez vues sur Facebook. Un exemple: un de mes collègues est allé au lycée avec un de mes amis d'université. Cela leur octroie à chacun de hauts niveaux de centralité intermédiaire à l'intérieur de mon réseau - même sans moi, mes collègues pourraient remonter jusqu'à mes compagnons de fac grâce à ce lien.

Le cœur du réseau de Saddam est représenté ci-dessous. Je l'ai élaborée à partir du mémoire de Reed, de comptes-rendus publics et d'entretiens avec les militaires sur le terrain en Irak. Il apparaît clairement que Mohammad al-Musslit est le lien vital entre Saddam et l'intégralité du clan Musslit. Rudman obtient aussi un score élevé car c'est le chef des opérations de l'insurrection.

Les calculs derrière chaque note impliquent des opérations mathématiques relativement compliquées, mais la raison de l'importance des deux frères est claire: Rudman et Mohammad sont situés exactement entre Saddam et le reste de la famille Musslit. Et, ce qui ajoute à leur importance, les deux frères sont aussi le lien entre Saddam - via un mariage dans la famille Musslit - et un autre clan au rôle majeur dans l'insurrection. (Le diagramme établi par Reed et le major Stan Murphy, des renseignements, figure dans le mémoire de Reed sous une forme très élaborée. J'ai pu y identifier Rudman et Mohammad en me basant sur les comptes-rendus et les déductions grâce aux nœuds voisins. En revanche, je n'ai pas su identifier la deuxième famille à laquelle les frères Musslit étaient reliés).

Faire le tri dans les Musslit

Curieusement, l'un des hommes du diagramme de Reed à la centralité intermédiaire élevée était mort depuis vingt ans quand la 4ème division d'infanterie est arrivée à Tikrit. Son importance restait cependant primordiale pour le réseau car il formait l'un des rares liens entre les Musslit et le deuxième clan mentionné plus haut, également actif dans l'insurrection.

Rudman et Mohammad, en revanche, étaient tout ce qu'il a de plus vivants. Le réseau et son instinct disaient la même chose à Maddox: ces types-là le conduiraient à Saddam Hussein. Mais l'instinct seul, même étayé par un organigramme, ne constitue pas une base assez solide pour organiser un raid et mettre en danger la vie de soldats américains.

Maddox devait gagner la confiance des commandants des opérations spéciales en avançant les preuves que ses organigrammes reflétaient des réalités sur le champ de bataille. Maddox commit sa part d'erreurs — en préconisant des raids qui ne donnèrent rien du tout, et en s'opposant à d'autres qui s'avèreraient fructueux. Mais à mesure que les interrogatoires continuaient de confirmer ce que le réseau avait laissé entendre - qui était important, et qui ne l'était pas - le commandant et l'analyste de l'équipe acceptèrent de prendre le risque de se fier davantage au réseau. Maddox finit par faire partie de l'équipe qui organisait et exécutait les raids, rôle inhabituel pour un interrogateur.

A Tikrit, Maddox passait un temps fou à faire le tri dans des dizaines de Musslit pour tenter de se frayer un chemin jusqu'à Rudman et Mohammad. Les Musslit n'étaient pas seulement des fidèles de Saddam. Si les hommes de Tikrit s'appelaient mutuellement Ibn 'Amm ou 'Amm- cousin ou oncle, selon la différence d'âge - la famille Musslit était réellement liée à Saddam du côté maternel. Selon un arbre généalogique élaboré à la main par l'expert de l'Irak Amatzia Baram, le clan Musslit partageait avec Saddam un arrière-grand-père - le Musslit originel. Parmi les enfants de cet ancêtre commun figuraient le grand-père maternel de Saddam, Talfah, et un homme appelé Omar, grand-père des Musslit qui organisaient l'insurrection.

Se contenter de traquer les Musslit n'allait pourtant pas mener à ceux qui étaient les plus proches de Saddam. Pour reconstituer une image détaillée de l'insurrection, Maddox et ses collègues devaient aussi remplir les cases correspondant aux figurants. Outre les cinq principales familles qui semblaient orchestrer les opérations, le lieutenant colonel Steve Russell et ses hommes se lancèrent sur la trace d'un réseau de familles de deuxième niveau, plus directement impliquées dans les combats des rues. Chaque raid rapportait son lot de renseignements. Le capitaine Timothy Morrow, officier des renseignements de Russell, se souvient avoir confisqué des représentations élaborées de l'arbre généalogique de Saddam - dont l'un comportait «Adam et Eve» tout en bas - qui s'avérèrent essentielles pour compléter les organigrammes. Comme me le dit Russel lors de ma visite dans l'Oklahoma:

Il y avait en fait deux familles qui ne figuraient pas dans le réseau des cinq grandes, mais qui nous sont apparues comme très importantes. C'était ceux qui organisaient la plus grande résistance contre nous. C'était les gars qui planifiaient l'explosion de bombes sophistiquées au bord des routes, contrairement à ce que nous avions dû affronter avant... Nous les avions combattus dans les rues pendant l'été. Nous connaissions leurs noms. Ce n'est que quand on a commencé à en attraper un certain nombre et qu'on a pu relier les points entre eux qu'on a compris, “La vache, regardez-le papa de ce groupe-là est marié à la demi-sœur de Saddam”. On a réalisé: “Ces types sont vraiment liés entre eux”.

Le 22 juillet, les fils psychopathes de Saddam Hussein, Oudaï et Qoussaï, furent abattus par l'armée américaine à Mossoul (ils avaient tué l'un des chiens renifleurs de bombes de l'armée, provoquant des représailles explosives). Leur mort permit à Maddox de se concentrer davantage sur des insurgés aux noms moins connus.

Mohammad et Rudman restaient les cibles prioritaires, mais les analystes esquissèrent une image plus complète du reste du clan. Ses membres semblaient obéir à une division du travail: certains cuisinaient, d'autres livraient la nourriture (peut-être à Saddam), d'autres encore organisaient l'insurrection. Le but était de remonter le réseau des Musslit - du cuisinier au plus haut membre de l'état-major, et à partir de tous ces cousins de la base, remonter à Mohammad et Rudman, au sommet.

Les précieuses erreurs des prisonniers

Dans les jours qui suivirent la mort d'Oudaï et de Qoussaï, Steve Russell et ses soldats firent pour la troisième fois une descente sur la ferme de Faris Yasin Omar al-Musslit. Ils ne parvinrent pas à pincer Faris, mais cette opération leur permit de découvrir des photos qui les aidèrent à identifier une nouvelle fournée de gardes du corps de haut rang. Peu de temps après, un bataillon sous le commandement de Hickey utilisa ces tous nouveaux renseignements pour attraper Nazhan Ibrahim Omar Al-Musslit, l'un des frères de Rudman et Mohammad. Le cœur de la famille Musslit se rapprochait.

En rassemblant les éléments du puzzle pour reconstituer ce réseau, Maddox raconte qu'il obtenait parfois directement des prisonniers tout ce qu'il voulait savoir. «Ils ne veulent rien dire de l'insurrection» expliqua-t-il. «Mais ils vous disent qui est copain avec qui». Convaincus qu'ils détournaient l'attention des interrogateurs, les petits chefs conduisaient Maddox plus près de sa cible. Ces prisonniers commettaient en quelque sorte la même erreur que l'armée américaine au début de la guerre en Irak. Des renseignements institutionnels sur l'insurrection n'auraient pas aidé les soldats de la coalition à trouver la cachette de Saddam Hussein. Les renseignements sociaux fournis par ces Musslit de peu d'importance étaient bien plus précieux. Maddox voulait les noms des amis de Saddam, pas ceux de ses anciens collègues.

Le 3 août, les soldats de Russell firent une descente dans un complexe de fermes élaboré, propriété de la famille Musslit. Cette fois encore, ils ne trouvèrent aucune de leurs cibles, mais ils récupérèrent de nouvelles photos de famille et une source bien vivante, particulièrement précieuse: Omar Al-Musslit lui-même, le grand-père de la plupart des Musslit fauteurs de troubles. Russell souligne avec ironie que le numéro de carte d'identité nationale d'Omar était le 666 - symbole approprié pour celui qui engendra tant d'hommes de main de Saddam. Dans la semaine qui suivit, le 1er bataillon du 22ème régiment d'infanterie continua de capturer des membres des cinq familles. Et, lors d'un nouveau raid dans la ferme personnelle de Rudman, le gardien leur asséna qu'ils venaient de rater Rudman et Mohammad de moins de 24 heures."


A la recherche de Saddam (4/5)

(Photo: Saddam Hussein filmé après sa capture, le 14 décembre 2003)
"Le Gros", garde du corps fidèle de Saddam, était le seul à pouvoir conduire les enquêteurs au repaire du dictateur déchu.

"L'infernal été irakien touchait à sa fin. Rudman Ibrahim Omar al-Musslit et son frère Mohammad étaient incroyablement difficiles à localiser. Pour Eric Maddox, chargé des interrogatoires pour les forces d'opérations spéciales de Tikrit, la première avancée notable de l'automne fut la capture d'Ahmed Yasin Omar al-Musslit. L'un des plus jeunes représentants d'une longue lignée de cousins Musslit, Ahmed n'était pas personnellement suspecté d'activités insurrectionnelles majeures. Mais Nasir et Faris, deux de ses frères, si.

Maddox mit six heures à faire parler Ahmed de sa famille. Celui-ci jura n'avoir pas vu Rudman depuis des mois, mais il avait vu Mohammad. Et contrairement à ce que la plupart des analystes américains avaient cru, Ahmed prétendait que c'était Mohammad, pas Rudman, qui recevait les ordres directement de Saddam.

Maddox était sous pression; il fallait absolument que cette histoire de réseau donne des résultats. Une nouvelle équipe de forces spéciales était arrivée en octobre, ce qui signifiait de nouveaux patrons pour les deux mois de mission qui lui restaient. Il s'était alors familiarisé à un tel point avec les acteurs de l'insurrection que les rebelles eux-mêmes lui avaient trouvé un surnom: «l'homme à la chemise bleue». (Maddox n'avait pas apporté de garde-robe très élaborée à Tikrit, il portait tous les jours la même chemise en oxford bleu).

La plus grosse prise de l'automne a duré 24h

Le commandant de l'équipe de remplacement, que tout le monde surnommait «Bam Bam» était aussi intelligent que cynique. Maddox allait devoir perdre du temps à faire la conquête d'un chef qui ne voyait pas nettement l'intérêt de traquer des gens sans rôle connu dans l'insurrection, sous prétexte qu'ils étaient le cousin de quelqu'un.

Enfin, le 8 novembre, Maddox put montrer le résultat de son travail. Ce même jour, un bataillon de la 4e division d'infanterie captura Faris Yasin, frère du jeune Ahmed Yasin, et les opérations spéciales s'emparèrent de Rudman Ibrahim en personne. Rudman fut transporté en avion à Bagdad contre la volonté de l'équipe des opérations spéciales, qui voulaient l'interroger sur le champ. C'était la plus grosse prise de l'automne.

Or, moins de 24 heures après sa capture, Rudman mourait d'un infarctus. «Nous étions furieux qu'il nous claque entre les doigts», se rappelle le lieutenant colonel Steve Russell, commandant du 1er bataillon, 22ème régiment d'infanterie. «Vous imaginez un peu: il savait où était Saddam!»

Mais à quelque chose malheur est bon. Après la mort de Rudman, l'insurrection continua ses opérations sans baisse d'efficacité apparente. Ce qui prouvait qu'Ahmed avait dit la vérité: Rudman Ibrahim Omar al-Musslit n'était pas le cerveau de l'organisation-c'était son frère Mohammad qui tirait les ficelles depuis le début. «Nous pensions, jusqu'à la capture de Rudman, que Mohammad était peut-être le chef de la sécurité ou quelque chose comme ça, alors qu'en réalité, c'était lui qui dirigeait les opérations» explique Russell. «C'était lui, l'homme qui maintenait la cohérence de l'ensemble».

Du jour au lendemain, l'attention de tous se focalisa sur Mohammad. Son identité à l'époque était encore un secret bien gardé, et il devint connu de ceux qui le traquaient sous le nom de «Fat Man», le Gros. La chasse était ouverte, et les chasseurs étaient plus que jamais convaincus que s'ils trouvaient le Gros, ils ne seraient plus très loin de Saddam Hussein.

Des réseaux sociaux prédictifs

Ma première rencontre avec Eric Maddox eut lieu par une pluvieuse matinée de novembre, dans un restaurant mexicain d'Alexandria, Virginie. Il partait le lendemain à l'étranger pour une nouvelle mission d'interrogatoires, pour la énième fois. C'est un homme du genre bulldog, d'environ 1,75m, à la poignée de main ferme et dont le visage sérieux cache un vrai sens de l'humour. Parlez-lui de réseaux sociaux, et il s'enflamme.

Si les organigrammes représentant les réseaux sociaux sont si importants pour la contre-insurrection, explique Maddox, c'est parce qu'ils aident à prédire ce qui se passe quand quelqu'un comme Rudman Ibrahim Omar al-Musslit se fait tuer ou capturer. En étudiant les relations entre les cibles potentielles, il est possible de deviner comment le réseau va se modifier - et surtout, qui va monter en grade - quand quelqu'un est éliminé. «Quand vous connaissez tous les liens entre les personnes», conclut Maddox-les mariages, les liens de parenté, qui boit avec qui-«alors les modifications du réseau n'ont plus rien d'irrationnel.»

Pour illustrer son propos, Maddox emprunta mon bloc et esquissa le réseau d'une fausse insurrection. Son graphique comportait une vingtaine de personnes, avec une cible de grande valeur au sommet. (Maddox soulignait énergiquement ses propos en traçant des lignes avec son stylo, et le réseau finit par ressembler à l'explosion d'une cartouche d'encre. Voici la reconstitution de son dessin).

La clé du scénario de Maddox est que l'un des hommes proches du sommet (le n°4) a un neveu (le n°16) qui ne joue qu'un petit rôle dans l'insurrection. Capturer et interroger ce neveu peut vous mener à l'homme haut placé, dont on ne connaît pas la cachette. La ruse, explique Maddox, consiste à trouver quelqu'un dans le réseau dont la fonction, s'il était éliminé, reviendrait au neveu.

De l'ombre à l'oncle

Même si ce dernier n'est pas terriblement important ou expérimenté, le plus crucial est de bien comprendre que, particulièrement en Irak, le lien familial prime toute autre relation. Si un poste important devient subitement vacant, il y a de grandes chances pour que l'homme situé au sommet de la hiérarchie y nomme son neveu. Une fois celui-ci sorti de l'ombre, vous pouvez l'interroger et remonter jusqu'à l'oncle.
Quand Rudman disparut du réseau, l'hypothèse de Maddox se réalisa. Pour combler cette immense lacune, d'autres membres du clan Musslit et leurs associés durent passer à l'action - ce qui les rendit plus visibles et donc, plus faciles à capturer. Le 4 décembre, la 4ème division d'infanterie rattrapa Burhan Ibrahim Omar al-Musslit, soupçonné de coordonner les finances de l'insurrection. Quelques jours plus tard, un jeune homme qui servait d'informateur au colonel Jim Hickey conduisit les Américains à un membre de la famille qui avait aidé Saddam lorsqu'il avait fui le pays en 1959.

Entre-temps, le fils de Rudman Ibrahim Omar al-Musslit avait commencé à parler. Surnommé «Baby Rudman», ce jeune homme de 18 ans avait été pris avec son père et envoyé à Bagdad. Après la mort de son père, Baby Rudman fut renvoyé à Tikrit pour y être interrogé. Questionné par Maddox, il donna les noms de deux alliés de Mohammad Ibrahim Omar al-Musslit: un partenaire d'affaires appelé Abu Drees, et Basim Latif, le chauffeur de Mohammed.

«Un putain d'organigramme»

Mais faire capturer deux personnes sous prétexte qu'elles étaient censées être des amis d'un ami de Saddam était loin d'être gagné. Comme Maddox le rapporte dans son mémoire, «Kelly», l'analyste de l'équipe — les membres des opérations spéciales, dont certaines missions sont tenues secrètes, ne sont pas identifiés par leurs noms entiers — ne mâcha pas ses mots:

Ecoutez: vous continuez à descendre dans ce putain d'organigramme, et ça ne mène jamais nulle part. On est censés remonter la filière. Tout ce que vous faites c'est ajouter des noms tout en bas de la liste. Par chance, la 4ème division d'infanterie avait déjà localisé Basim, le chauffeur. Pour Maddox, mettre la pression sur Basim comportait une certaine dose de risque: il était le cousin d'un responsable de la sécurité de haut rang à Tikrit, avec qui l'armée américaine avait besoin d'être en bons termes. Après un premier interrogatoire infructueux, Maddox l'interrogea à nouveau, dans les bureaux du maire de Tikrit, en présence d'une grande partie de l'équipe des opérations spéciales. Devant l'obstination du chauffeur à garder le silence, ces dernières le firent prisonnier.

A ce moment précis, «Bam Bam», le commandant des forces spéciales, mettait sa carrière en danger. L'arrestation de Basim tendait les relations américaines avec les dirigeants de Tikrit, sans aucun bénéfice immédiat. Mais aussi insignifiant qu'il paraisse, Basim n'était qu'à deux personnes de Saddam. Et c'était la meilleure carte du jeu de Maddox.

Cela s'avéra l'une des plus importantes décisions de l'équipe. «Il est à l'origine de tout», justifia Maddox lors de notre rencontre, presque exactement six années plus tard. Après son arrestation, Basim opéra une volte-face totale et décida que son intérêt était de parler. Il se consacra corps et âme à aider les Américains à localiser Mohammad Ibrahim, désigné à l'époque par le nom de code «le Gros». S'ils mettaient la main sur lui, ils n'auraient plus qu'à prier pour qu'il soit resté en contact avec celui qu'ils recherchaient vraiment.

A deux heures de la fin de mission

Pendant des jours, les Américains ne furent qu'à un cheveu du Gros. Ils commencèrent par une descente dans une maison de location de la ville voisine de Samarra, où ils ratèrent leur cible mais capturèrent son fils de 18 ans, Musslit al-Musslit. Une cachette recelant 1,9 million de dollars en billets de 100 leur laissa penser qu'ils étaient sur le bon chemin. Musslit ne tarda pas à céder à l'interrogatoire et indiqua à Maddox une écloserie où son père et un ami allaient régulièrement pêcher. L'équipe des opérations spéciales fit deux descentes dans le centre de pisciculture, mais une fois de plus, le Gros leur glissa entre les doigts. En revanche, ils capturèrent deux pêcheurs nerveux à la place.

Le temps imparti à Maddox arrivait à son terme; sa mission était sur le point de se terminer. Le 8 décembre, il retourna à l'aéroport international de Bagdad accompagné de quelques prisonniers coopérants, notamment Basim. Sa première priorité était d'interroger les pêcheurs capturés dans l'exploitation piscicole du Gros, envoyés directement à Bagdad après leur capture. Il ne restait alors à Maddox que six jours en Irak.

C'était exactement le type de menu fretin que Kelly, l'analyste de Tikrit, n'avait aucune envie de perdre du temps à traquer. Et pourtant, ils allaient prouver que l'approche par le réseau fonctionnait réellement. Il s'avéra que l'un des deux hommes était le cousin d'un compagnon de pêche du Gros, Mohammed Khudayr. Ce pêcheur et son cousin possédaient aussi une propriété à Bagdad susceptible de servir de refuge au Gros. Maddox fit passer l'information.

Lors d'une des dernières nuits de Maddox en Irak, un major évoqua par hasard un raid en train d'avoir lieu dans une maison de Bagdad-le refuge du pêcheur. Quelques heures plus tard, les hommes des opérations spéciales revenaient avec quatre prisonniers cagoulés, parmi lesquels se trouvait Mohammed Khudayr. Une fois encore, semblait-il, le Gros leur avait échappé. Encore une piste en impasse, comme tant d'autres.

Un peu plus tôt le jour même, Maddox avait briefé le commandant des opérations spéciales sur son organigramme et son approche par les réseaux sociaux. Ce dernier avait été si impressionné qu'il avait demandé à Maddox d'en parler à l'officier des renseignements du CENTCOM [United States Central Command] le lendemain à Doha, au Qatar. L'avion décollait à 8 heures du matin. A 2 heures, six heures avant de quitter l'Irak, Maddox commença à interroger Mohammed Khudayr.

Et sous la cagoule...

Après de longs échanges, Maddox reçut un choc en apprenant de la bouche de Khudayr que le Gros était avec lui lors de sa capture. Maddox retourna à toute vitesse à la prison et arracha les cagoules des trois autres hommes capturés ce jour-là. Le troisième était Mohammad Ibrahim Omar al-Musslit. Ils avaient trouvé le Gros; il leur avait juste fallu quelques heures pour s'en rendre compte.

A Tikrit, le major Brian Reed posa d'un geste sec une feuille de papier kraft sur la table. En une quinzaine de minutes, Reed et son commandant, le colonel Jim Hickey, esquissèrent les grandes lignes d'un plan de capture de Saddam Hussein. Le Gros avait livré à Maddox le lieu de sa cachette au bout de quelques heures d'interrogatoire seulement: une ferme au bord du Tigre, près de la ville d'al Dawr. L'endroit revêtait une signification particulière pour le dictateur.

En 1959, après sa tentative ratée d'assassinat du Premier ministre irakien, Saddam avait fui à al Dawr avant de traverser le Tigre à la nage pour rejoindre la Syrie. Après son accession au pouvoir, Saddam mit en scène cette traversée tous les ans pour célébrer l'anniversaire de sa fuite.

Alors que Maddox se trouvait désormais à Doha, Mohammad Ibrahim Omar al-Musslit fut transporté par avion de Bagdad à Tikrit, puis conduit à la ferme par les membres des opérations spéciales qui avaient rendez-vous avec les troupes de la 4e division d'infanterie commandée par Hickey. Reed raconte qu'il s'attendait à un nouveau «puits sec», comme à chaque fois qu'il avait eu un tuyau sur la cachette de Saddam. Hickey, quant à lui, était plus sûr de son coup. Après une première fouille infructueuse de la propriété, Mohammad montra du doigt l'endroit où le célèbre trou de souris de Saddam était dissimulé. La traque de l'homme le plus recherché d'Irak venait de s'achever".


Chris Wilson
Traduit par Bérengère Viennot.(Mars 2010)
Sources: slate.fr 3/5 et 4/5

Autre documents du dossier: A la recherche de Saddam Hussein 1/5, 2/5 et 5/5

mercredi 20 juin 2012

Maddox, supporter de Robert Pattinson

Un autre article qui traite du projet de film.
Il parle de l’émission radio que vous avez pu écouter plus bas avec Eric Maddox au téléphone pour une interview !

Comme d'habitude traduction maison ;)

The Inquisitr

Robert Pattinson appuyé pour Mission : Blacklist par Eric Maddox en personne!

Robert Pattinson a reçu les éloges du spécialiste interrogateur de l’armée américaine, Eric Maddox.
Dans une interview pour la radio WRKO Pundit Review, Eric Maddox a révélé qu’il a personnellement appuyé Robert Pattinson pour jouer son personnage pour le projet d’adaptation sur grand écran de son livre Mission : Black List #1 The Inside story of the search for Saddam Hussein.


Co-écrit par Maddox et Davin Seay, le livre est basé sur l’histoire de Maddox et (Matthew Alexander) qui ont joué un rôle clé dans la récolte d’informations importantes menant à la capture du désormais mort (et, à l’époque démis de ses fonctions) président Iraquien et autres militaires faisant partie de la Black List – notamment Abu Musab Al-Zarqawi.

Maddox, devons-nous ajouter, est l’un des «avocats» de la technique psychologique d’interrogation en opposition avec l’utilisation de la force, il a, dans le passé, travaillé avec David Danzig du groupe new-yorkais d’avocats Human Rights First.

Récemment revenu de sa troisième mission en Afghanistan, Maddox révèle au présentateur radio, Kevin Whelan, qu’on lui a donné la «décision finale» concernant Robert Pattinson en tant que rôle principal du film. Cependant, selon Maddox, donner à Pattinson son accord s’est fait «sans avoir à y réfléchir».

Lorsqu’il a été prévenu de la possible implication de l’acteur britannique dans le projet par les producteurs – Ross M. Dinerstein, Erik Jendresen (également le script sur le projet) et Kevin Waller – Maddox dit qu’il leur a répondu «peu importe ce que vous avez à faire pour que ce type fasse partie du projet, je pense que c’est super et j’appuie pleinement cette décision».

Et grâce à quelques questions justement posées par une auditrice – Maryanne (Laura: Comme quoi je n’étais pas loin du tout, juste mal écrit…) Maddox a révélé quelques détails sur l’envers du décor.

Alors qu’on lui demande s’il est possible de tourner des scènes en Iraq et s’il a rencontré Pattinson, Maddox avoue qu’il était très envisageable de tourner certaines scènes clés en Iraq. Le souvent décoré/gradé ex-sergent soldat a également partagé avec nous qu’il a rencontré Pattinson pendant 14 heures après son retour d’Afghanistan un mois plus tôt. (Laura: Robert Pattinson dit qu’ils ont passé 16 heures à discuter… Je crois qu’ils ne se sont pas mis d’accord sur ce point-là)

Et, c’est CETTE rencontre qui a convaincu Maddox que les événements du 13 décembre 2003 seront authentiquement bien retranscris dans le film. Cette authenticité, selon Maddox, était l’«une de ses plus importantes requêtes» et un sujet sur lequel le réalisateur Jean-Stéphane Sauvaire a tout de suite été d’accord.

Clairement impressionné par ce qu’il appelle, «l’implication/l’engagement» de Pattinson, Maddox dit que l’acteur est «dédié à son travail» et qu’il est «prêt à travailler des heures durant». Encore plus révélateur sur le sujet, Maddox explique que Pattinson était «entièrement focalisé sur le sujet» lors de leur rencontre et qu’il ne «s’agissait ni de lui» (Pattinson) et «encore moins de ses besoins».

Venant de quelqu’un qui est capable de cerner la nature d’une personne dans des situations extrêmes, cela prouve certaines choses – c’est un appui plus que significatif.

Robert Pattinson sera vu prochainement à Cannes le 25 mai pour Cosmopolis, film en compétition. Les droits de distribution pour Mission: Blacklist sont actuellement pris en charge par Embankment Films au festival sur le marché des films, entamant son sixième jour.



The End!

Vous avez ensuite, sur le site, la même vidéo que je vous ai posté la semaine dernière ;)
Voili voilou pour le moment!
On vous tient au courant pour une éventuelle actualité du mois de juin mais pour l’instant ça reste assez calme avec les promos des autres films de monsieur Pattinson. Pour le livre, nous attendons toujours des nouvelles de la maison d’édition pour l’impression en français.

dimanche 17 juin 2012

Quand MBL fait parler de lui !

Comme promis en début de week-end, voici la revue presse du mois de Mai concernant le projet !
Mission : Black List #1 fait beaucoup parler les journalistes américains !
En effet, le projet commence à intéresser bon nombre de magazines et journaux qui, depuis la sortie de Cosmopolis, prennent en compte la carrière future de Robert Pattinson.
Ainsi, plusieurs articles mentionnent le film (je précise que beaucoup de choses sont répétées et que, comme d’habitude, il s’agit d’une traduction faite maison !)


Cinema blend


Avec la fin proche de la saga Twilight avec Breaking Dawn Part.2 (Twilight, chapitre 4: Révélation, deuxième partie) qui sera sur nos écrans à l’automne, Robert Pattinson a déjà commencé à s’investir dans de nouveaux projets, notamment les drames à venir Bel Ami et Cosmopolis. Et maintenant, il semblerait que l’acteur britannique ajoute un thriller psychologique à sa liste.
Selon Hollywood Reporter, Pattinson a été accosté pour participer au film Mission: Blacklist qui raconte la véritable histoire du soldat interrogateur qui a mené la capture de Saddam Hussein. Fondé sur le livre du soldat interrogateur Eric Maddox (co-écrit par Davin Seay), Mission: Black List #1: The inside story of the search for Saddam Hussein --- As told by the soldier who masterminded his capture, le script sera écrit par Erik Jendresen (Band of Brothers), et réalisé par Jean-Stéphane Sauvaire. Toujours selon Hollywood Reporter, Embankment Films tentera de vendre le film au festival de Cannes.
Pattinson semble se focaliser sur les drames, pour la majorité de ses films, avec des rôles comme De l’Eau pour les Éléphants et Remember Me, en plus de la saga Twilight. Mais comme Cosmopolis, film aux quelques éléments qu’on pourrait trouver dans les thrillers, Mission: Blacklist apparaît comme un projet bien différent de toutes ces romances centrées sur le drame dans lesquels il a pu jouer, ce qui peut être une bon point pour dévoiler ses talents d’acteur et d’élargir la communauté de ses fans outrepassant les fanatiques de Twilight.


Hollywood Reporter



La star de Twilight dans le rôle de l’homme ayant mené la chasse de Saddam Hussein

Après avoir enfilé pour la dernière fois son costume d’Edward Cullen dans Breaking Dawn part.2 (Twilight, Chapitre 4: Révélations deuxième partie), Pattinson est pressenti pour jouer le soldat interrogateur Eric Maddox dans Mission: Blacklist.
Robert Pattinson va jouer dans Mission: Blacklist un thriller psychologique qui a pour but de dévoiler l’histoire de l’homme ayant eu le rôle clé dans la capture de Saddam Hussein.
Ross M. Dinerstein (Preferred Content) s’attaque à la production avec Erik Jendresen et Kevin Waller.
Jendresen, qui était écrivain superviseur et producteur de la série HBO Band of Brothers, a écrit le script adaptant le livre intitulé Mission: Black List #1: The inside story of the search for Saddam Hussein --- As told by the soldier who masterminded his capture.
Le livre a été écrit par Eric Maddox, le soldat interrogateur qui a joué un rôle clé pour trouver la localisation de la cachette de Saddam Hussein. Davin Seay a co-écrit le livre avec lui.
Embankment Films, compagnie internationale de distribution et de ventes de films, lancée récemment par les vétérans Tim Haslam et Hugo Grumbar, vendra le film lors du festival de Cannes.
Jean-Stéphane Sauvaire en sera le réalisateur.


Newsday


Robert Pattinson dans le rôle d’Eric Maddox pour Mission: Blacklist

La star de la bientôt terminée saga Twilight sera Eric Maddox, le soldat américain qui a aidé pour la capture de Saddam Hussein, dans le thriller à venir, Mission: Blacklist, selon Hollywood Reporter.
Le film est basé sur le livre de Maddox (dont le titre est à rallonge) Mission: Black List #1: The inside story of the search for Saddam Hussein --- As told by the soldier who masterminded his capture. Maddox a servi en temps qu’interrogateur avec l’équipe de 12 hommes dont la mission était de capturer l’ancien président Iraquien dans son trou à rat à Tikrit le 13 décembre 2003. (NB de Laura: Saddam Hussein n'a pas été trouvé à Tikrit mais dans une ferme d'Ad Dawr)
Mission: Blacklist marquerait un changement majeur pour Pattinson, dont les rôles en dehors de Twilight ont été majoritairement mielleux et sensibles. Ses précédents films inclus le film traitant du 11 septembre Remember Me et le film dramatique sur la Grande Dépression De l’Eau pour les Éléphants, dont aucun des deux n’a fait de succès. A venir, il jouera un homme français du 19ème siècle dans Bel Ami et un playboy décadent dans le film de David Cronenberg Cosmopolis.
Pattinson va promouvoir Cosmopolis au festival de Cannes, où les producteurs de Mission: Blacklist essaieront de vendre leur film aux intéressés. Jean-Stéphane Sauvaire en sera le réalisateur.


The Wrap


Robert Pattinson est au casting de Mission: Blacklist, un thriller psychologique qui sera réalisé par Jean-Stéphane Sauvaire et qui a attiré le marché cinématographique présent à Cannes en mai.
Le film est basé sur le roman Mission: Black List #1: The inside story of the search for Saddam Hussein --- As told by the soldier who masterminded his capture, écrit par un homme intimement lié à la capture de Saddam Hussein, le militaire interrogateur Eric Maddox.
Erik Jendresen, qui a écrit (pour) et produit Band of Brothers, a adapté le livre pour le grand écran.
Jendresen produira le film avec Ross M. Dinerstein, le partenaire manager de Preferred Content, et Kevin Waller.
Embankment Films, la nouvelle  compagnie de ventes et de distribution de Tim Haslam et Hugo Grumbar, tentera de vendre ce film à Cannes.
«Ce film est un thriller à vous faire agripper à votre siège tout en vous asseyant au bord (il vous embarque)» a déclaré Dinerstein. «J’ai été inspiré par la manière la plus authentique possible dont Robert et Jean-Stéphane veulent raconter cette histoire, et je suis très excité par l’arrivée de Tim et Hugo dans notre équipe».
Le prochain film de Pattinson, Cosmopolis de David Cronenberg, fera sa sortie à Cannes. L’idole de Twilight essayera par la suite de satisfaire ses fans dans le dernier opus des vampires, The Twilight Saga: Breaking Dawn Part.2 (Twilight, Chapitre 4: Révélations deuxième partie), cet automne.
Le dernier film de Jean-Stéphane Sauvaire était Johnny Mad Dog et ce dernier a également fait sa sortie au festival de Cannes.


Variety


Robert Pattinson dans le film Mission : Blacklist

Jean-Stéphane Sauvaire en route pour réaliser le film sur la capture de Saddam Hussein
Robert Pattinson est monté à bord pour le thriller militaire Mission: Blacklist.
Jean-Stéphane Sauvaire sera le réalisateur de «Mission», adaptée du livre Mission: Black List #1: The inside story of the search for Saddam Hussein --- As told by the soldier who masterminded his capture, écrit par le soldat interrogateur Eric Maddox avec Davin Seay, par l’écrivain producteur de Band of Brothers Erik Jendresen.
Mission: Blacklist raconte les détails de l’histoire de la traque de Saddam Hussein et l’interrogateur, Eric Maddox, qui a permis sa capture.
Ross M. Dinerstein, partenaire manager de Preferred Content, produira le film aux côtés de Jendresen et de Kevin Waller.
Embankment Films, la nouvelle  compagnie de ventes et de distribution de Tim Haslam et Hugo Grumbar, tentera de vendre ce film à Cannes.
A Cannes WME Global et Preferred Content co-représenteront les droits Nord Américains.
Pattinson peut être vu dans le prochain Cronenberg Cosmopolis dont la première se tiendra à Cannes. Le dernier film de Jean-Stéphane Sauvaire Johnny Mad Dog a également eu une première à Cannes il y a quatre ans et a remporté le prix de l’espoir.
WME représente Pattinson, Jendresen et Sauvaire. Pattinson est managé par 3 Arts et représenté par le groupe Curtis Brown en Angleterre. Sauvaire est managé par Anonymous Content. Le deal a été négocié par Graham Taylor et Deborah Mcintosh du groupe WME et Kevin Iwashina et Christine D’Souza de Preferred Content.


Deadline


LOS ANGELES, CALIFORNIE – 2 mai 2012
Robert Pattinson participe au projet cinématographique Mission : Blacklist de Jean-Stéphane Sauvaire (réalisateur). Le script a été adapté du livre Mission: Black List #1: The inside story of the search for Saddam Hussein --- As told by the soldier who masterminded his capture, écrit par l’interrogateur militaire Eric Maddox en collaboration avec Davin Seay, par l’écrivain producteur de Band of Brothers Erik Jendresen. Ross M. Dinerstein, manager partenaire de Preferred Contents, produira le film avec Jendresen et Kevin Waller.
Embankment Films, la nouvelle compagnie de ventes et de distribution de Tim Haslam et Hugo Grumbar, tentera de vendre ce film à Cannes.
Mission: Blacklist raconte les détails de l’histoire de la traque de Saddam Hussein et l’interrogateur, Eric Maddox, qui a permis sa capture.
«Ce film est un thriller à vous faire agripper votre siège tout en vous asseyant au bord (il vous embarque)» a déclaré Dinerstein. «J’ai été inspiré par la manière la plus authentique possible dont Robert et Jean-Stéphane veulent raconter cette histoire, et je suis très excité par l’arrivée de Tim et Hugo dans notre équipe».
Pattinson peut être vu dans le prochain Cronenberg Cosmopolis dont la première se tiendra à Cannes. Le dernier film de Jean-Stéphane Sauvaire Johnny Mad Dog a également eu une première à Cannes il y a quatre ans et a remporté le prix de l’espoir.
WME représente Pattinson, Jendresen et Sauvaire. Pattinson est managé par 3 Arts et représenté par le groupe Curtis Brown en Angleterre. Sauvaire est managé par Anonymous Content. Le deal a été négocié par Graham Taylor et Deborah Mcintosh du groupe WME et Kevin Iwashina et Christine D’Souza de Preferred Content.
WME Global et Preferred Content co-représenteront les droits Nord Américains.


Industria Extrait


Question: Qu’allez-vous faire après tout ça?
Robert Pattinson: Je vais tourner Mission: Blacklist avec Jean-Stéphane Sauvaire, qui a réalisé Johnny Mad Dog,le film parle d’Eric Maddox, l’interrogateur qui a mené les Américains à Saddam Hussein. J’ai un peu discuté avec Eric lorsque j’étais à Washington alors qu’il revenait tout juste d’Afghanistan, et il m’a TOUT expliqué, pendant près de 16 heures, surtout sur le chemin qu’il a suivi pour arriver à capturer Saddam Hussein. Il a une mémoire photographique et m’a parlé de chaque détail. Avec de la chance, nous tournerons en Iraq. Je pense que ce sera très cool. […] (Il parle ensuite du projet The Rover)


Voilà comme vous l'aurez compris les choses bougent et nous connaissons enfin certains détails! On vous tient au courant de toutes les avancées ;)
Bonne soirée les Black Listers!

vendredi 15 juin 2012

Robert Pattinson: "Si vous devenez célèbre, vous pouvez acheter, donc vous devenez dingue"

Interwiew Metro UK. _ 14/06/2012



Traduction:

Robert Pattinson explique pourquoi il ne s'habituera jamais à être célèbre, le tournage des scènes sexuelles pour Cosmopolis et pourquoi manger McDonalds n'est jamais une bonne idée.

Il est le 2ème acteur britannique le plus fortuné des moins de 30 ans, derrière Daniel Radcliffe, valant une fortune de plus 30 millions de livres. Il est l’une de 100 personnes les plus influentes dans le monde selon le "Time magazine". Il est l'Homme le Plus sexy sur terre. Mais il a fait une erreur énorme… "Désolé, j'ai mangé McDonalds!" Robert Pattinson rit. "Mon estomac va pas tarder à, "Raaargh!" Je pense toujours que McDonalds est une bonne idée. Cela n'a jamais été une bonne idée." Ce serait maintenant un bon moment pour oublier ce que vous pensez et ce vous savez de Pattinson. Oubliez la gloire, l'argent, les récompenses idiotes, les films de vampires, les cris perçants des adolescentes, le Est-il ou n’est-il pas? avec Kristen Stewart?

[…]

Cinq ans, quatres films, un peu de gel pour cheveux et après beaucoup de pleurs puis de cris perçants, Pattinson est prêt à quitter la période Twilight. A suivre, il tournera un thriller par le réalisateur d'Oz Gangster et du drame Animal Kingdom... (Guy Pearce me kidnappe et on m'a tiré dessus. C'est comme, follement violent!") et le drame psychologique Mission Blacklist, jouant l'interrogateur de l'Armée des EU qui a trouvé Saddam Hussein ("un peu de truc incroyablement fou").

Il y a juste un dernier problème qu'il doit résoudre: comment faire pour que les gens arrêtent de l'appeler R-Pattz... "Ouais, je ne sais pas comment m'en débarrasser" soupire-t-il. "C'est la chose la plus ennuyeuse. Je ne sais pas qui l'a inventé. Cette chose avec des surnoms, chacun aime des surnoms, c'est si irritant. Mais c'est trop tentant... "

jeudi 14 juin 2012

Conférence d'Eric Maddox pour TEDx

Eric Maddox, l'auteur du livre Mission : Black List #1 a donné une conférence en 2011 chez TED [Technologogy (technologie), Entertainment (divertissement) and Design (design)], qui est une organisation (non profitable) créée en 1984 lors d'une conférence du même nom. L'idée de base de cette organisation est d'étendre les informations au monde entier...

Voici la vidéo du sergent. La traduction est de nouveau faite maison.
Bon visionnage et bonne lecture!



"Eric Maddox est le militaire interrogateur à qui l’on a donné crédit pour la mise en place de la capture de Saddam Hussein. Le sergent Maddox est l’auteur du livre «Mission Blacklist» où il fait part de son expérience en Iraq.
Il a parlé à TEDxOKC de son idée que, dans le futur, les guerres pourraient se faire plus rapidement (sauvant donc plus de vies) grâce à l’augmentation de l’intensité et de l’entraînement dans le domaine de l’interrogation et de la récolte des informations."

Traduction de la vidéo

"En juillet 2003, j’étais à Bagdad, au cœur des opérations spéciales dont la mission était de capturer des cibles de grandes valeurs (High Value Targets) en Iraq.

La cible numéro 1 (#1) étant Saddam Hussein.

Quelques jours à peine après mon arrivée, on me signale qu’ils ont besoin d’un interrogateur à Tikrit, au nord de Bagdad, pour un raid de nuit. J’ai embarqué un unique change, je suis monté en hélicoptère et j’ai commencé la mission qui changera ma vie pour toujours.

A Tikrit, j’ai été récupéré par une équipe des forces spéciales. Ces huit hommes étaient les soldats les plus compétents des Etats-Unis mais ils leur manquaient un interrogateur…

Dès que je suis arrivé, nous sommes partis pour le raid où ils ont capturé une poignée de prisonniers.

Il faut savoir qu’avant mon arrivée à Tikrit je n’avais pas vraiment d’expérience en tant qu’interrogateur, je n’avais jamais vraiment mené d’interrogatoires réels… Alors, j’ai repensé à ma formation de 1999 qui avait duré huit semaines, et je m’y suis mis! *rires*

J’ai interrogé les prisonniers qu’ils avaient capturés ce soir-là puis j’ai interrogé des prisonniers qu’ils avaient arrêtés les semaines précédentes. J’ai pratiqué ce que l’on appelle «they in, they out» (ils sont dedans, ils n’y sont pas), constamment, et, au bout d’une dizaine de jours, quelque chose devenait très clair: je n’arriverais à faire parler personne! *rires*

Ils ne voulaient pas «s’ouvrir» à moi, ils ne voulaient rien me révéler. J’ai utilisé toutes les méthodes et tactiques que j’ai apprises en formation.
Mais bien sûr, ça n’a pas fonctionné.

On m’a enseigné à l’armée la façon d’interroger un prisonnier militaire ennemi. On m’a appris à interroger un Allemand de première ligne lors de la seconde guerre mondiale. On m’a appris à interroger un soldat ennemi qui portait un uniforme, une arme et qui avait une mission à mener.

Tout ce que j’ai appris n’était que matériel de formation… Et dans aucun des scénarios le prisonnier ne pouvait nier qu’il appartenait au camp adverse, qu’il soit soldat ou militaire. Tous les interrogatoires commençaient avec l’aveu de l’appartenance à l’ennemi, au minimum.
Mais, en juillet 2003, l’armée Iraquienne était déjà dissolue. Nos ennemis étaient des insurgés, mélangés à la population. Ils sont la population. Ils ont gardé leurs jobs alors qu’ils préparaient leurs opérations la nuit. Ils ont créé des identités secrètes car ils savaient qu’ils ne pouvaient pas battre l’armée américaine sur un champ de bataille. Lorsqu’ils étaient capturés, ils étaient chez eux, habillés en civil, endormis et sans une foutue arme. Et lors de leurs interrogatoires, ils niaient leur implication dans le mouvement des insurgés.

Après plusieurs douzaines d’interrogatoires, pendant lesquelles je n’ai pu obtenir aucune information utile, je suis allé voir l’analyste de l’équipe en lui demandant comment faire pour que ces prisonniers se confient… Et la réponse était très claire en termes d’interrogatoire. Nous nous battions dans une guerre différente de celle que l’armée des Etats-Unis m’a formé pour: ils s’attendaient à combattre une armée, pas des insurgés. Et je savais que si je voulais des informations vraiment utiles, j’allais devoir changer ma façon de mener un interrogatoire, surtout si je ne voulais pas être inutile dans cette guerre.

Mon séjour à Tikrit est passé de 48h à quatre mois et demi. J’y ai mené plus de 300 interrogatoires.

A partir de décembre 2003, j’ai établi une théorie fiable que deux individus dans tout l’état d’Iraq pouvaient me mener à notre cible numéro 1, Saddam Hussein.

A deux heures du matin, cette équipe de huit hommes à Tikrit, a organisé un raid et a capturé l’un de ces deux hommes: Muhammad Ibrahim Omar Al-Muslit.

Muhammad Ibrahim était l’un des plus proches gardes du corps de Saddam Hussein.
Depuis septembre 2003, Saddam Hussein a coupé tous liens avec sa famille, avec les membres de son ancien régime et avec ses anciens gardes du corps… Tous, sauf Muhammad Ibrahim.

A deux heures du matin, cette équipe de huit hommes avec qui j’ai passé quatre mois et demi, a mené un raid et à trois heures du matin, ils ont capturé Muhammad Ibrahim. A cinq heures du matin ce dernier est conduit dans les locaux où je me trouvais pour un interrogatoire et à sept heures du matin, le 13 décembre 2003, Muhammad Ibrahim, très engagé et très avidement, m’a confié l’exacte localisation de Saddam Hussein. A vingt heures ce même soir, la même équipe de huit hommes de Tikrit a organisé un raid et Muhammad Ibrahim les a mené droit vers le trou à rats où se cachait précisément son patron et ancien président, Saddam Hussein.

Pourquoi a-t-il fait ça?

Je ne l’ai pas torturé… Je n’ai touché aucun de ses cheveux…

Etais-je chanceux?

Etait-il un homme faible?

L’homme à qui faisait confiance Saddam Hussein, avec sa vie, n’était-il qu’un homme faible?!

Quatorze jours avant la capture de Saddam, j’ai interrogé le chauffeur de Muhammad Ibrahim. Le seul homme auquel Muhammad Ibrahim donnait sa confiance plus qu’à n’importe qui d’autre au monde ! Et pourtant, il m’a mené à Muhammad Ibrahim.

Deux semaines avant cela, j’ai interrogé un autre homme qui m’a mené au chauffeur.

Étaient-ils tous faibles? Ou se sentaient-ils en petite forme?

J’étais à Tikrit et je ne pouvais réussir à faire parler qui que ce soit. Et par là, je veux bien dire personne!

A partir de la première semaine de novembre, j’ai pu établir un diagramme précis de liens, un peu comme une carte routière, qui nous guiderait vers Saddam. Ce diagramme était construit sous forme de neuf étapes. Chaque étape correspondait à un individu. Chaque individu devait collaborer ou nous ne pourrions jamais le retrouver (Saddam NDLR).

Alors quelles sont les chances?

En tant qu’interrogateur, mon rôle est d’accumuler le plus d’informations, aussi minimes soient-elles, pour l’équipe avec laquelle je bossais. Chaque petite chose que je faisais pendant mes interrogatoires, à la base, correspondaient à ce dont j’avais besoin, et pourtant je rencontrais un échec cuisant.

Dix jours après mon arrivée à Tikrit, j’interrogeais cet individu en particulier.
Il s’agissait d’un membre de l’ancien régime, un proche (plus ou moins) de Saddam et je savais qu’il avait cette information. Je l’ai interrogé, «on and off», pendant deux jours d’affilé… Aboutissant à aucun signe de coopération ou de discussion avec moi.

Pour la première fois depuis mon arrivée à Tikrit, j’étais frustré et je lui ai demandé quel était son problème.
«Pourquoi me mens-tu alors que tu sais que je suis conscient de ton mensonge?»
Et il est resté assis là, pendant plusieurs secondes, puis il m’a dit qu’il ne pouvait pas m’aider…
Alors, j’ai pensé, il peut m’aider, il est l’ennemi, mais je ne suis pas censé l’aider… Je suis supposé aider mon armée, mon équipe, moi-même.

Vous voyez, on m’a appris à aller à la guerre contre des armées. On a leur gars, qui sont devenus nos gars, nos prisonniers, jusqu’à ce que la guerre soit finie et qu’ils puissent rentrer chez eux.

Ces soldats qui font partis d’une armée, ils ne rentrent jamais chez eux la nuit. Ils passent leurs journées et leurs nuits sur les champs de bataille. Cela importait peu qu’ils deviennent nos prisonniers puisqu’ils appartenaient au front.

Mais ceux-là, ils étaient insurgés. Et si je regardais ces hommes et que je pensais aux autres douzaines de gars qui faisaient parties de cette rébellion et avec lesquelles je travaillais, je me suis dit, «vous ne pouvez pas m’aider mais qu’adviendrait-il si, moi, je pouvais vous aider?»
Car ces insurgés, nous les gardons parce qu’ils ont un potentiel et qu’ils peuvent nous révéler certaines informations dont nous pourrions avoir besoin mais si nous les renvoyions chez eux, ils retourneront à cette rébellion et donc jusqu’à notre ennemi une nouvelle fois. Par pour les crimes qu’ils ont proférés.

Nous ne pouvions pas laisser partir des soldats allemands pendant la seconde guerre mondiale parce que nous devions réagir par rapport à une armée entière… Ici, nous devions nous occuper d’individus agissant par petit nombre.

Qu’arriverait-il si nous nous occupions d’un seul paquet?

Que se passerait-il si nous prenions le leader d’un de ces petits groupes?

Je libère cet homme, il ne retourne pas au combat, il retourne à ses responsabilités et à son travail pendant la journée, il n’est plus vraiment une menace.

J’expliquais tout ça aux prisonniers, ils n’étaient rien mais tout ce qu’ils entendaient était qu’ils pouvaient rentrer chez eux. Et à partir du moment où j’ai réalisé cela, les interrogatoires ont commencé à devenir faciles.

Je ne jouais plus avec les prisonniers sur leur implication ou leur innocence. Je me suis mis à leur place, j’ai d’ailleurs une citation d’un grand homme et je l’ai écrite pour m’en souvenir aujourd’hui, de Robin Myers «Imagine ce que cela peut-être d’être l’autre personne» et en somme, c’est ce que j’ai fait.

Imaginer ce que c’était d’être eux. Se mettre à leur place. Voir leurs problèmes et cela résoudra tous les miens. Et à partir de ce moment, l’information coulait à flots.

Nous avons développé un diagramme impressionnant, comprenant une vingtaine d’insurgés de toute importance. Et tout cela créait le chemin qui nous menait à Saddam.
Et la plus belle partie de tout cela, est que le prisonnier réalisait à quel point cela importait dans sa sortie de prison, son retour chez lui. Il comprenait que dès l’instant où les autres insurgés, ses camarades, découvriraient sa capture, alors ils agiront… Il devait avoir une longueur d’avance pour éviter ça, et rapidement. C’est d’ailleurs pourquoi les insurgés que nous avions capturé finissaient par parler.

Mon image parfaite est de traquer chaque cible de valeurs du monde entier.

Quelle est la manière d’avoir cette belle photo? De traquer chaque insurgé capable de nous aider? Qu’en est-il des plus importants dans la hiérarchie?

Lorsque j’ai commencé à développer ces techniques, l’important pour moi était de récolter des informations pour mon équipe. Je n’espérais pas changer le visage du champ de bataille.
Mais, j’ai réalisé, après avoir été témoin du changement de forme des révélations, et de la mise en place de ces réactions en chaîne qui augmentent, que ces techniques, c’est comme ça que l’on gagne des guerres. Et quand je dis «gagner», je veux dire que dans les guerres nous prenons nos prisonniers, je leur explique leur situation et comment ils peuvent faire pour retourner chez eux… «Et si vous ne nous aidez pas, nous allons vous traquer. Les milliers d’Américains présents en Iraq vont vous traquer, vous, vos garçons et tous les insurgés. Ils vous traqueront jusqu’au bout, ils useront toutes leurs forces… Ce qui veut dire que je vais vous laisser seul dans votre maison. Mais si vous venez à moi, je vous donnerais une opportunité.»

Et ces insurgés, ils veulent rentrer chez eux avec cette opportunité de s’en sortir.

Donc, ils se livrent. Et pourquoi se livrent-ils?

Parce qu’ils ne font pas partie d’une armée, ou d’un gouvernement ennemi. Ils sont insurgés. Ils ont l’opportunité de baisser les armes et de rentrer chez eux, le plus simplement du monde.

Et si nous leur mettons la pression, si nous leur expliquons que nous allons les sortir de là, à l’inverse de s’ils continuent. Alors, ils nous permettent de dissoudre leur équipe et là ils pourront rentrer chez eux.

Et cette situation fonctionne avec des cas d’insurgés comme celui-ci.

Les insurgés n’ont pas de quantités astronomiques d’armes. Ils ne possèdent pas de tanks. Ils ne vivent pas dans des sites protégés. Ils se basent simplement sur leur identité, leur confiance et la communication.

Nous nous occupons des insurgés en les capturant de l’intérieur. Ils ont perdu notre confiance. Ils perdent leur communication et se demandent qui dans leur équipe d’insurgés a pu donner leur localisation précise pour qu’ils soient arrêtés.

Et là, ils ont l’opportunité d’être eux-mêmes (leur propre équipe), et de rentrer chez eux.

Alors que nous pratiquons cela, les insurgés se divisent. Les petites sections du champ de bataille… Quel est le dommage collatéral?

Le dommage collatéral, c’est le numéro 1 de ces petits groupes d’insurgés. Et c’est par cela que le moindre individu qui a un lien minime avec un autre individu d’un groupe d’insurgés, nous permet de créer une liste de dix personnes susceptibles d’appartenir à ce groupe. Et par rapport à ces techniques, nous réussissons à obtenir de ces prisonniers les localisations exactes de certains insurgés.

Aucun dommage collatéral. Les locaux ne savent même pas que nous étions là.

Quatre mois et demi, une équipe de huit hommes, ont permis la dissolution de vingt réseaux d’insurgés et la capture des hommes les plus recherchés du monde entier.

Là bas, pendant ces quatre mois et demi, nous n’avons tiré sur personne…

Nous n’avons tiré sur personne!

Aucun dommage collatéral…

Depuis le 11 septembre, j’ai été déployé à sept reprises. J’ai interrogé 25 000 personnes et j’ai été acteur de 200 raids.

Chaque fois, j’ai eu la chance d’améliorer ces techniques dans cette situation de combat. Et avec tout ça, les groupes d’insurgés ont été totalement dissous.
Et les bénéfices, du côté des Etats-Unis, étaient que nous avions dans nos prisons des tonnes et des tonnes de citoyens qui pouvaient nous aider à localiser ces insurgés et comme nous n’avions pas le nombre d’interrogateurs requis pour les interroger pendant des heures et des heures, nous ne pouvions prendre notre temps à définir quel citoyen pouvait faire partie ou non de ces réseaux, cela ne menait à rien puisque les interrogateurs ne pouvaient collecter d’utiles informations.
Cela résultait en une mauvaise information pour le commandeur qui par la suite ne faisait plus confiance aux interrogateurs… C’est comme si nous attendions de tomber sur le bon prisonnier, celui qui nous mènerait sur le chemin de notre ennemi.

C’est ça le boulot de l’interrogateur. On cherche des informations que les prisonniers nous donnent en faisant des compromis mais nous ne touchons en aucun cas au paysage…

Capturer Saddam, l’une des plus importantes cibles au monde, fut une immense expérience pour moi. Mais observer les insurgés sur un grand champ de bataille, tel que l’Iraq et l’Afghanistan, m’a montré que si nous approfondissons ces techniques, nous aurions fini ces guerres en l’espace d’un an ou deux…

Lorsque je parle de la capture de Saddam, on me demande souvent «pouvez-vous trouver Ben Laden?». Et donc, je voudrais citer un autre grand homme, Chris Howard (joueur de football américain NDLR), qui a dit «Sois humble» et avec toute la modestie du monde, si jamais quelqu’un me demande de trouver Ben Laden et que j’ai l’opportunité d’utiliser ces techniques, nous essaierions.

J’aimerais citer Howard, une nouvelle fois, lorsqu’il dit «Sois responsable» si je ne le trouve pas, ils me laisseront là-bas. Merci à tous pour votre temps. Dieu soit avec vous. *applaudissements*
Dieu soit avec vous, et Dieu soit avec l’Amérique!"


XXXX

J'espère que cette vidéo vous a donné envie de lire le livre et de découvrir Eric Maddox, car, croyez-moi, ce sergent en vaut la chandelle!

mercredi 13 juin 2012

Sénateur Scott Brown rencontre Eric Maddox, l'homme qui a dirigé la capture de Saddam Hussein

"Ce fut un double plaisir pour les 8 ans d’émissions sur WRKO. Un de mes clients préférés a été Eric Maddox, auteur de Mission: Blacklist #1 Raconté par le soldat qui a organisé sa capture. Ce livre est fantastique, et la façon dont l'histoire raconte que le sergent-chef Maddox a utilisé le réseau social et les proches de Saddam Hussein pour serrer celui-ci est fascinante.

Il est sur le point d'obtenir le traitement d’Hollywood avec Robert Pattinson de la saga Twilight dans le rôle principal. Eric a été un ami du programme depuis et revient ce soir pour sa quatrième apparition. Dans le milieu de l'entrevue, nous avons entendu le sénateur Scott Brown.
Il est toujours agréable d'entendre le sénateur Brown. Il m'a rappelé ce soir durant l'émission depuis quelques jours on peut le voir en tant que représentant de l'État.

Je suppose que je peux dire que je le savais déjà! C’était un honneur de présenter le sénateur Brown à l'homme qui a dirigé la capture de Saddam, vous n’aurez pas l’occasion de le faire tous les jours! Personnellement, je remercie le sénateur Brown d’avoir appeler au cours de notre 8ème émission."


Retrouvez l’émission de la «Pundit Review Radio» traduite par nos soins ICI


Qu’est ce que la Pundit Review Radio?

C’est une Station de radio de Boston (WRKO) depuis 2005, la "Pundit Review Radio" c’est où les vieux médias rencontrent les nouveaux. Chaque semaine nous donnons la parole aux nouveaux leaders médiatiques, et travailleurs les plus influents dans la révolution du nouveau journaliste. Appelé "révolutionnaire" par ‘Talker Magazine‘, cette émission unique apporte le meilleurs des blogs à la radio chaque dimanche soir de 18h à 20h sur AM680 WRKO, la Station de radio de Boston

Via @punditreview

mardi 12 juin 2012

Mission BlackList dans les "Inrockuptibles Magazine"

News du soir, bonsoir!

Petite info sur Mission: Black List donnée par Monsieur Pattinson en personne dans le magazine Inrockuptibles de la semaine du 24 mai 2012.
Il semblerait qu'il confirme les dires d'Eric Maddox, qui, je le rappelle, nous avait confié dans son interview à la radio que certaines scènes seraient tournées en Iraq... Bien sûr, pas de quoi vous jetez sur les billets d'avion pour Bagdad puisque rien n'est encore sûr... Vous vous imaginez bien que pour des raisons de sécurité, les producteurs sont très réticents!

Ce que l'on sait, par contre, c'est qu'avec les promos Twilight et de Cosmopolis (aux States) qui arrivent à grand pas, il est peu probable que le tournage commence avant décembre...

Rien n'est vraiment dit cependant...

Je vous laisse donc avec ce petit bout d'interview de Robert Pattinson. Vous pouvez retrouver l'intégralité de cette dernière sur le site internet des Inrocks.


Laura =]

lundi 11 juin 2012

Eric Maddox raconte...

Chose promise, chose due,
Voici une écoute (en vidéo) d’une interview d’Eric MADDOX à la radio… Il nous révèle quelques détails sur le projet et sa rencontre avec Robert PATTINSON (qui s’est donc passée en face à face et pas au téléphone comme je l’avais dit précedemment).
Traduction maison donc pas littérale.
Bonne lecture ;)



"Présentateur: Mais ensuite, vous êtes parti là bas, en Afghanistan et vous vous retrouvez avec des gens qui travaillent pour vous, pour votre livre qu’ils vendent peut être… Je ne sais pas vraiment comment tout ça fonctionne mais votre livre va tout de même subir le traitement Hollywoodien, racontez nous tout ça Eric.

Eric: Eh bien, il y a environ deux ans, une équipe a acheté les droits de mon livre voulant en faire un film. A partir de là, ils ont fait appel à un scénariste, Erik Jendresen qui a notamment écrit le scénario de Band of Brothers, puis à un réalisateur et à des producteurs… Ils viennent juste de prendre la décision, je crois que c’était en mai, de faire participer Robert Pattinson pour le rôle principal du film et…

Présentateur: Il s’agit de l’idole des filles, l’acteur du film Twilight…

Eric: Exact !

Présentateur: C’est assez énorme ! Avez-vous eu un mot à dire sur le choix de l’acteur hollywoodien qui allait jouer Eric Maddox?

Eric: Eh bien, ils m’ont fait part de leur décision finale… Je les ai laissé faire tout le travail et puis je ne suis pas, comme je l’ai dit, je suis revenu aux Etats-Unis et j’ai été très occupé, alors je les ai laissé faire ce qu’ils pensaient être la meilleure chose à faire… Et lorsque j’ai eu vent de la décision finale, pour moi, il n’y avait pas vraiment à réfléchir, peu importait, quoi qu’il est fait pour faire partie de ce film, je pense que c’est merveilleux et je lui offre mon total soutien.

Présentateur: C’est fabuleux ! Et ont-ils déjà un planning de tournage ou une idée de date à laquelle le film sortirait en salles?

Eric: Je n’en ai aucune idée pour la sortie en salles mais ils pensent commencer le tournage en fin d’année, apparemment ils seraient en ce moment au Festival de Cannes pour tenter de vendre le film aux financiers… Je pense que tout va bien, comme je l’ai dit, je ne sais pas exactement tout ce qu’il se passe sur le projet mais il me semble qu’il y a effectivement un planning de fait.

Présentateur: C’est fabuleux ! Eric Maddox est notre invité aujourd’hui et son livre Mission: Black List #1 va être adapté sur grand écran. L’histoire est tellement intéressante qu’il est impossible qu’Hollywood rate le coche. Il s’agit de l’histoire, vécue de l’intérieur, de la traque de Saddam Hussein et surtout racontée par l’un des soldats responsable de sa capture. Pour l’heure, accueillons Mary Ann, tu es en ligne avec Eric Maddox.

Auditrice: Bonjour, bon après midi ! Tout d’abord j’aimerais vous remercier pour le service que vous avez rendu au pays.

Eric: Merci Mary Ann. En fait, ma fille de deux ans et demi s’appelle Mary alors j’aime vraiment beaucoup votre prénom!

Auditrice: Oh merci ! Ma question est la suivante, comment comptez-vous adapter votre livre, allez-vous filmer en Iraq sur des sites où l’action s’est réellement passée? Avez-vous rencontré Robert Pattinson? Vous avez dit que vous n’aviez pas vraiment joué un rôle dans la décision finale mais avez-vous cependant eu un face à face avec lui ?

Eric: Hum. Première question, il y aura effectivement certains plans de lieux en Iraq, ils l’ont décidé pour sûr. Hum, donc bon, ainsi soit-il. Hum. La seule requête importante que j’ai pu faire est qu’ils gardent l’histoire intacte et le réalisateur Jean Stéphane Sauvaire a été clair là-dessus, ils vont tout faire pour coller à l’histoire réelle et c’est une des choses qui me tient à cœur et sur laquelle je suis intransigeant… Et j’ai effectivement rencontré Robert Pattinson avec qui j’ai discuté pendant 14 heures…

Présentateur: Wow!

Eric: Ce mois-ci, lorsque je suis revenu d’Afghanistan. Ce niveau d’engagement dont nous parlions par rapport à cette star, très connue, et nous nous sommes parlés pendant 14 heures, il a exposé son point de vue sur le projet, il a posé des questions approfondies et il était totalement concentré sur ce projet par rapport à lui, par rapport à ses besoins, et de là, j’ai réalisé que ce gars était vraiment dédié à son travail et il n’a pas peur de travailler pendant des heures… Enfin, c’est ce qui m’a fait comprendre qu’ils avaient choisi la parfaite équipe pour ce projet.

Présentateur: Mary Ann, merci pour le coup de fil!"

jeudi 7 juin 2012

Mission : Black List #1



Alors que les fans de Robert PATTINSON s’extasient devant Cosmopolis (film de David Cronenberg sorti le 25 mai dernier à Cannes), un nouveau projet fait parler de lui dans le monde du cinéma.

Mission: Black List #1 ou Capturing Saddam (titre après republication) est avant tout un livre qui traite de la guerre en Iraq contre le terrorisme.

En effet, depuis le 11 septembre 2001, les Etats-Unis mettent un point d’honneur à mettre la main sur les coupables des attentats du World Trade Center (ayant coûté la vie à 2 750 personnes). Inutile de parler de la cellule terroriste à l’origine de cette catastrophe ou de son leader puisque le livre ne traite pas d’eux.

L’histoire de la capture de Saddam HUSSEIN, dictateur Iraquien (du 16 juillet 1979 au 9 avril 2003), a toujours été sujette à bon nombre de controverses et de questionnement de la part du monde entier.

C’est ainsi qu’entre en scène un homme qui, par ce livre, nous explique comment il a démasqué l’ancien président.

Eric MADDOX, écrivain et personnage principal du livre, est né le 10 mai 1972 dans la petite ville d’Enid, Oklahoma. Sa mère biologique, Debbie Webster, le laisse à l’adoption juste après l’accouchement puisqu’elle venait à peine de passer son diplôme au lycée. Cela permit aux MADDOX de repartir chez eux avec le petit Eric, environ une semaine après sa naissance.

Eric s’enrôlera dans l’armée en 1999, après avoir passé son diplôme de droit à l’université d’Oklahoma (OU). Il sera formé à l’art de mener les interrogatoires en temps de guerre à Fort Huachuca en Arizona.
Spécialiste en Mandarin, langue qu’il parle-écrit et lit couramment, Eric sera envoyé en Asie pour quelques missions d’importance minime. Mais, la tragédie du 11 septembre lui fait prendre conscience qu’il veut aider son pays et le monde dans lequel il vit afin, notamment, de pouvoir laisser une trace tant pour lui-même que pour les autres.

Après maintes demandes, il est enfin envoyé en Iraq le 28 juillet 2003 où commence alors sa traque des «cibles de grandes valeurs» (High Value Targets) ainsi que des personnes importantes faisant allégeance à Saddam HUSSEIN, toutes représentées sur un jeu de carte par l’armée (il s’agit du Deck of cards): 55 personnes y sont recensées dont l’as de pique (#1) représentait Saddam HUSSEIN.

La traque durera jusqu’au 13 décembre 2003 dans la nuit, où un raid a permis la capture de l’ancien dictateur dans une bourgade appelée Ad Dawr (à 15 kilomètres de Tikrit, fief du dictateur). Eric MADDOX fut la personne, qui, grâce à ses interrogatoires mais surtout à sa capacité d’obtenir-de rassembler et d’analyser les informations, mènera l’équipe des forces spéciales à capturer l’ennemi numéro 1: l’as de pique du jeu de cartes.

Loin d’être un livre purement technique, Mission: Black List #1 nous amène dans un environnement assez inconnu de tous: la guerre et l’armée.

Les plumes d’Eric MADDOX et de Davin SEAY (co-écrivain, auteur de Hello Charlie entre autres) nous permettent d’entrer dans une histoire qui pourrait très bien n’être qu’un roman mêlant suspense et action.

Cependant, nous découvrons au fil des pages l’Histoire avec un grand H, se battant aux côtés de ces Américains contre le terrorisme.

On peut être étonné par la manière dont Eric MADDOX agit et pense dans ce bouquin. En effet, je ne vous cache pas m’être attendue à un discours pro-militariste ou un langage brut de décoffrage… Rien de cela ne compose ce livre.

Nous entrons dans la tête de ce soldat atypique qui, du début à la fin, nous livre son ressenti et son instinct face à la situation, il nous dévoile ses secrets d’interrogateur et son expérience qui nous enrichit autant qu’elle l’a enrichi pendant sa mission.

Il faut savoir que cette capture a été un long travail pour l’armée Américaine se trouvant sur place et qu’un énorme soulagement s’est abattu sur les Etats-Unis à l’annonce de la réussite de cette mission tandis que les citoyens du monde entier n’y croyaient pas ou restaient dubitatifs.

Eric MADDOX, avec son désir de justice, nous raconte son histoire en parlant avec ses trippes. Il ne nous cache rien de ses sentiments ou des gens qui l’entourent, même si rien de militaire n’est vraiment révélé.

On en apprend beaucoup plus sur la nature humaine que sur l’armée et en ayant cette approche, le lecteur peut alors s’identifier à ces personnages tout à fait réels.

Désormais, tout le travail reste à faire pour l’adaptation de ce livre. Le personnage d’Eric MADDOX ne ressemble en rien aux autres personnages qu’à pu interpréter Robert PATTINSON. Le sujet est encore sensible et le risque serait de tomber dans le cliché.

Nous avons tout de même quelques informations quant à cette adaptation. Le réalisateur est un Français, il s’agit de Jean-Stéphane SAUVAIRE (connu notamment pour son film Johnny Mad Dog sélection officielle du festival de Cannes de 20 mai 2008). Le script aurait déjà été produit, mais ne serait pas à son stade définitif.

Trois producteurs sont déjà sur le projet: Erik JENDRESEN (producteur et écrivain exécutif de Band Of Brothers); Ross DINERSTEIN (son twitter) et Kevin WALLER.

Seul Robert PATTINSON, qui interprétera le rôle principal (Eric MADDOX) a été révélé pour le cast, pas d’indice sur ses éventuels partenaires.

On sait également que Jean-Stéphane SAUVAIRE souhaite tourner le film en Iraq (lieu où se passe l’action dans le livre) cependant les partenaires ainsi que la production ne seraient pas tout à fait d’accord pour des raisons évidentes de sécurité. Ils préféreraient tourner dans un pays tel que la Tunisie où la vie est moins dangereuse et moins coûteuse.

A souligner aussi que ce projet est très cher aux yeux de Robert qui a été jusqu’à appeler Eric MADDOX avec qui il a discuté du livre ainsi que de l’expérience du soldat pendant environ quatorze heures (!!!)

Affaire à suivre…